vendredi 22 janvier 2010

Hargne

Hier soir je suis allée courir.

Il faisait nuit et moi je courais, éclairée par les spots du stade, seule.

Hier soir j'avais mal.

Tous ces souvenirs, toutes ces épreuves qui reprenaient le dessus, chaque larme et chaque cri refoulé. Ces images que je n'ai jamais eues et celles que je n'aurai plus.

Hier soir je suis allée courir et je n'arrivais pas à m'arrêter. J'avais l'impression que tant que la douleur était présente, il fallait continuer, tenter de la semer dans le froid, de l'écraser sous mes pas.

Hier soir tandis que je courais, je voyais ton visage, je nous revoyais. Je repensais à ces projets et à combien j'y croyais encore. Au mal que tu as pu me faire, alors que je croyais que tu étais la seule personne qui ne pourrait jamais me blesser, qui savait à quel point j'avais souffert et qui n'oserait jamais en rajouter. Combien j'étais spéciale à tes yeux, avant. A toutes ces choses que tu m'as dites un jour, et qui sont devenues des mensonges quand tu les disais ces derniers mois. J'ai revu ce que tu as fait de moi après. Cette chose sans vie que je suis devenue quand tu m'as quittée. A quel point tu es toujours dans mon esprit encore maintenant, alors que ça va. La douleur que me provoque encore penser à toi.

Hier soir tandis que je courais, je me suis mise à te détester. Ca n'a duré que le temps de quelques tours de stade, mais je t'en ai voulu. Je t'ai détesté parce que tu m'as détruite et que toi tu allais bien. Parce que tu m'avais donné l'impression qu'une partie de ma vie pouvait aller bien, que j'avais fini par y croire et par baisser ma garde, et qu'à ce moment là tu m'as tout enlevé. Parce que le seul moment où j'ai été heureuse, c'est avec toi, et que j'aurais préféré ne jamais avoir connu ça, si c'est pour tout perdre après.

Hier soir, en pensant à toi, j'ai couru de plus en plus vite. Et un jour, j'arriverai à te semer.

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